“…Enfin, l'importance accordée aux enjeux européens par les parlementaires des deux pays, basées sur des expériences parfois récentes comme en France à la suite du référendum de 2005de (Sauger et al, 2007 ou lors des élections de 2012 (Belot et al, 2013), peuvent également jouer un rôle dans la propension des parlementaires français et allemands à se saisir des questions européennes de manière critique. Il s'agit de comprendre si les raisons et les conséquences de l'engagement dans un positionnement critique vis-à-vis de textes européens soutenus par leur parti sont communes aux différents partis de droite franco-allemands ou si elles relèvent plutôt de choix spécifiques 2 Comme l'ont montré de nombreux auteurs, les termes « eurosceptique » et dans une moindre mesure « eurocritique » sont autant des enjeux politiques pour les élus s'engageant sur ces questions, que des enjeux journalistiques ou scientifiques pour les agents extérieurs au champ politique qui se saisissent de ces questions (Bouillaud, 2011 ;Crespy et Verschueren, 2008a). Dans le cadre de cet article, nous désignerons par « opposants à l'Union européenne » les parlementaires qui se déclarent par principe opposés aux institutions européennes et par « eurocritiques », les élus qui acceptent l'intégration européenne mais qui s'engagent, entre autre par la critique, pour réformer ou peser sur un enjeu européen particulier qu'ils condamnent.…”