“…À cela, il faut ajouter l'ignorance des instances du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) qui refusent obstinément, dès le départ, la création d'une section reconnaissant les SIC et, enfin, du ministère lui-même, qui menace à plusieurs reprises de fermer les sections appartenant au groupe « pluridisciplinaire » du CNU. Dans leur contribution à l'ouvrage collectif sur L'Origine des sciences de l'information et de la communication (Boure, 2002), Bernard Miège et Jean Meyriat, deux figures emblématiques de ces bâtisseurs qui ont lutté pour la reconnaissance des SIC dans le paysage universitaire, affirment que si, « à la fin des années 1980, certains continuent encore à la contester ou à l'ignorer, ils ne peuvent même plus espérer la remettre en cause : les SIC sont devenues une discipline comme les autres » (2002). Cette conclusion est intéressante car elle tend à révéler que, dans cette quête permanente de légitimité académique, le signe ostentatoire de la victoire se traduit avant tout par la conquête d'un territoire.…”