Depuis quelques années les troubles du comportement des enfants constituent un motif croissant de nos consultations. L'instabilité est en ligne de mire, désignée comme hyperactivité, nouvelle pathologie d'un corps malade devant être alors soigné, ou comme manifestation comportementale d'enfants nés dans une époque dite dépourvue de repères. Cependant, l'approche clinique s'intéresse à la singularité de chaque sujet, le symptôme produit constituant l'expression d'un conflit inconscient. Nous présentons le cas d'Émilie, extrait d'une recherche clinique, et celui de Bertrand, suivi en psychothérapie, tous deux présentant des « troubles du comportement ». La recherche clinique a été menée auprès d'une population d'enfants dits hyperactifs, afin d'interroger l'apport des méthodes projectives à la clinique de l'hyperactivité. La méthodologie a consisté en un recueil de données provenant de la passation de tests projectifs par les enfants et d'entretiens non-directifs menés avec leurs parents. Les résultats révèlent d'abord une figure particulière de l'enfant dans la société d'aujourd'hui, qui est un enfant à contrôler. Le groupe d'enfants s'avère être hétérogène, et le cas d'Émilie met en lumière la souffrance et la fragilité psychique d'une fillette que certains spécialistes ainsi que sa mère considèrent comme une enfant à rééduquer avant tout. Enfin, le cas de Bertrand révèle que l'instabilité d'un enfant s'inscrit dans une problématique singulière et familiale, et permet de repérer sa valeur de symptôme pour l'enfant et pour ses parents, dévoilant les enjeux qui orientent notre travail clinique avec chacun d'eux. Mots clés Psychologie clinique ; hyperactif ; tests projectifs ; souffrance psychique ; psychothérapie.