Comme les études récentes de Brigitte Gauvin, Catherine Jacquemard et Marie-Agnès Lucas-Avenel ainsi que les recherches de Gundolf Keil l'ont mis en lumière, le volume qui porte aujourd'hui le titre d'Hortus sanitatis est le résultat d'une histoire éditoriale fort intéressante qui se situe principalement dans les années 1480 à 1500 1. Grâce à ces études, nous avons beaucoup plus de précisions sur la genèse du texte et ses sources que dans le passé, et les recherches à venir éclairciront encore plus le contexte de la composition du livre et de la méthode de travail adoptée par son auteur, car les chapitres de l'oeuvre constituent une compilation d'auctoritates et d'images « des réalités naturelles décrites » 2. La section de l'Hortus sanitatis qui nous intéresse dans cette contribution est le texte consacré à l'analyse médicale des urines (De urinis), placé en clôture du volume. L'Hortus sanitatis, paru en editio princeps en 1491 à Mayence chez Jakob Meydenbach, se présente comme une adaptation latine des contenus du Gart der Gesundheit, publié pour la première fois à Mayence en 1485 chez l'imprimeur Peter Schöffer. Le titre exact de l'édition de 1491 et de bien d'autres éditions latines des XV e et XVI e siècles est Ortus sanitatis. D'après Gundolf Keil 3 , la forme sans h est typique de la tradition allemande, et nous la retrouvons dans d'autres éditions strasbourgeoises, par exemple celles de 1497, 1499 et 1517. Deux particularités peuvent être néanmoins signalées à cet égard : la forme Ortus est enregistrée dans les éditions vénitiennes du XVI e siècle 4 , et le frontispice du texte imprimé en 1536 à Strasbourg comporte en revanche le titre « Hortus sanitatis » 5. * Je tiens à remercier particulièrement Pierre Aquilon, Rémi Jimenes, Chiara Lastraioli, Laurence Moulinier-Brogi, Toshinori Uetani et Iolanda Ventura pour leurs conseils dans la rédaction de cet article et leur aide dans les recherches bibliographiques.