“…Les réactions auxquelles a donné lieu la publication de la « liste noire des hôpitaux » en octobre 1997 -d'enthousiasme 3 du côté de la profession journalistique, admirative du travail réalisé et des compétences mises en oeuvre par leurs collègues pour évaluer la « performance des hôpitaux » ; de colère 4 du côté des médecins, soucieux de rappeler la complexité de l'évaluation de la qualité des soins -ne peuvent être comprises si l'on n'a pas présent à l'esprit la structuration des rapports entre journalistes et médecins qui prévalaient jusqu'au milieu des années 80. Car, si « l'affaire du sang contaminé » marque un point de rupture dans le traitement médiatique de la médecine (Champagne, Marchetti, 1994), celle-ci étant devenue, depuis ces années, l'objet d'une « information comme une autre » (Champagne, 1999 : 52), la publication de ces classements a été perçue à l'époque, aussi bien par les journalistes que par les médecins, comme « inédite ». Ainsi une nouvelle étape dans les rapports entre journalistes et médecins aurait-elle été franchie, puisque jusqu'alors seuls les médecins pouvaient juger de la qualité d'un acte médical, et consacrer les meilleurs d'entre eux.…”