Pour attirer les investisseurs pour lesquels elles sont en concurrence sur le marché de l’urbain, les villes cherchent à se rendre désirables pour un capital national et mondial qui cherche des lieux où accroître sa rentabilité. Elles travaillent ainsi à améliorer leur image de marque. Pour ce faire, elles valorisent, d’un côté, leurs singularités – les caractères présents ou en cours d’élaboration qui les distinguent – et, de l’autre, leur conformité aux valeurs dominantes des discours sur les villes « qui comptent », soit au début du XXIe siècle être durables, belles, festives, patrimoniales, innovantes ou encore socialement mixtes. À l’image de Confluence à Lyon, les grands projets urbains et architecturaux sont aujourd’hui de précieux outils pour changer ou rénover l’image d’une ville en répondant à ce double objectif de conformité et de singularité. En analysant des entretiens avec les aménageurs, promoteurs, urbanistes et architectes de Confluence, nous montrons que le changement d’image et la mise en images, qui s’appuient sur le couple singularité/conformité, ont des conséquences sur la structure socio-spatiale de ce nouveau quartier et sur celui limitrophe de Sainte-Blandine. À la catégorie des habitants légitimés parce qu’ils correspondent à la population visée et s’approprient cette image autant qu’ils participent à la formuler, s’oppose celle de ceux qui sont exclus de cette image et dont la présence est in fine indésirable dans ce secteur de Lyon et, par extension, dans tout son centre-ville.