Les événements du 11 septembre 2001 ont incontestablement modifié les analyses du terrorisme et les cadres de compréhension de ce phénomène. La question de la continuité ou de la rupture des phénomènes terroristes a été fortement abordée au lendemain des attentats de New York~Crettiez et Sommier, 2002;Kegley, 2003!. Dans le domaine des travaux académiques, la première «nouveauté» a sans conteste été la manière dont des sociologies et des modèles théoriques se sont saisis de l'objet terroriste qu'ils ignoraient auparavant. Malgré les nombreux débats sur les limites du concept de terrorisme~par exemple Derrida et Habermas, 2004;Hoffman, 1998;Merari, 1993!, on a pu observer des glissements sémantiques et une mobilisation toujours plus importante de catégories d'analyse, telles que la sociologie du risque, les analyses stratégiques et études de défense 1 ou encore la criminologie. 2 La principale conséquence réside dans la production d'un ensemble de définitions qui, de manière récurrente, tendent à percevoir le terrorisme post-11 septembre comme un phénomène majeur de la scène internationale, notamment en raison de sa «nouveauté» présumée par rapport aux anciennes expressions de violence politique.Rapidement, les analyses en faveur d'une évolution, voire d'une profonde rupture entre un «ancien» et un «nouveau» modèle terroriste, se sont imposées dans l'espace académique ainsi que dans les arènes politiques Remerciement: Je tiens à remercier Frédéric Mérand pour ses précieux conseils. Maître de conférences à l