“…De plus, il appert que les connaissances qui ont été produites en abondance depuis les années 1990 ont été peu mobilisées en travail social (Furman, Negi et Salvador, 2010), et ce, même si les travailleur•euse•s sociaux•ales partout sur la planète sont de plus en plus confrontés aux réalités de la globalisation et du transnationalisme au quotidien (Vatz Laaroussi et Bolzman, 2010). Nous tenons toutefois à souligner l'apport important INTERVENTION 2022, numéro 154 : 1-7 des chercheur.e.s en travail social au Québec, surtout au tournant des années 2000 à 2010, qui ont mobilisé un prisme transnational afin d'explorer, entre autres, les réseaux mobilisés par des familles immigrantes (Arsenault, 2010;Blain, Rodriguez del Barrio, Caron et al, 2019;Montgomery, Le Gall et Stoetzel, 2010;Rachédi, Le Gall et Leduc, 2010;Vatz Laaroussi et Bolzman, 2010) ainsi que les militant.e.s oeuvrant au sein de réseaux de solidarité transnationaux (Kouri-Towe, 2015;Mahrouse, 2014). S'intéresser aux impacts de la globalisation et du transnationalisme sur le travail social serait toutefois incomplet sans une prise en compte des héritages coloniaux qui existent souvent dans l'ombre du transnationalisme, alors que la globalisation a débuté à l'époque des empires européens à travers les voyages impériaux et l'occupation des territoires par les colons européens dans les Amériques, en Afrique et en Asie (Caron et Lee, 2019;Lee et Ferrer, 2014).…”