RÉSUMÉ
Dans la société québécoise de la fin du vingtième siècle, le partenariat entre les familles et l'école est posé à la fois comme une question de société et comme un préalable a toute évolution de l'institution scolaire. Par l'analyse de données de plusieurs recherches menées d'abord en France puis au Québec auprès de familles dites de milieu défavorisé, nous proposons ici de distinguer deux types de stratégies mises en œuvre par les écoles québécoises dans leur fonction éducative, pour ensuite comprendre les pratiques des familles de milieu défavorisé grâce à l'élaboration d'un inventaire des stratégies familiales de survie. L'arrimage entre stratégies d'école et stratégies familiales de survie sera notre analyseur de la position des familles par rapport à l'école. Cette position, selon nous, repose sur une logique d'extériorité qui est le seul gage de la survie matérielle et symbolique tant de l'entité familiale que de chacun des membres de cette entité.
À partir d’une étude plus large menée auprès de six commissions scolaires et 21 centres d’éducation des adultes (CEA) du Québec, nous avons choisi de présenter dans cet article la situation des jeunes réfugiés qui fréquentent le CEA de la commission scolaire de Sherbrooke, une région hors de la métropole montréalaise. À partir de leur trajectoire scolaire, nous explorons leur accueil dans le CEA, les facteurs qui influencent leur parcours scolaire, les pratiques institutionnelles mises en oeuvre par le monde scolaire à leur égard, les processus suivis à l’intérieur du centre et la manière dont les acteurs institutionnels perçoivent ces jeunes immigrants. Les jeunes rencontrés ont un profil d’apprenants en difficulté ou à risque en raison de leur trajectoire migratoire et scolaire, de leur situation familiale, de leur grand retard scolaire et des traumatismes vécus, mais ils sont résilients au regard des nombreux obstacles situationnels, informationnels, dispositionnels et institutionnels qu’ils rencontrent. Contrairement à la situation des jeunes immigrants montréalais, les jeunes réfugiés en région semblent ainsi utiliser pleinement le contexte et les ressources des CEA comme tuteurs de résilience.
Si les recherches sur les immigrants portent sur leurs liens avec les communautés ethniques d'origine, sur leurs stratégies individuelles d'adaptation au pays d'accueil ou encore sur leurs groupes élargis d'appartenance (hommes, femmes, jeunes, travailleurs...), la dynamique familiale du changement est le plus souvent passée sous silence ou a priori considérée comme un frein à l'intégration sociale.
Une revue des recherches effectuées en Europe et au Québec ainsi que les résultats d'une enquête exploratoire au Québec permettent de donner un premier inventaire des stratégies familiales d'acculturation et de survie dans l'immigration. L'analyse et la conscientisation de ces stratégies forment alors les bases d'un modèle d'intervention familiale interculturelle.
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