“…Par ailleurs, au sein du même corpus de 77 ménages, 20 familles (soit 26 %) ont principalement connu, sur les trois années observées, des habitats précaires et de courte durée : bidonville, squat, rue, parc public, hébergement chez des tiers. Ici encore, cette prédominance de l'habitat informel ne signifie pas un non-recours systématique aux dispositifs d'assistance : la plupart des ménages concernés sont en lien régulier avec des acteurs associatifs, fréquentent les lieux de distribution alimentaire ou de vêtement, sollicitent le 115, ou s'inscrivent dans des réseaux de soin pour personnes précaires.Ainsi, si nous ne pouvons ignorer des situations de non-recours à certaines aides ou dispositifs(Levy, 2015), il semble que les parcours de nombreuses personnes et familles soient caractérisés par des « relations d'assistance » denses et régulières, d'ordre cependant très divers. Pris sous l'angle des dispositifs et services qu'elles fréquentent, les familles migrantes vivant en squats et bidonvilles relèvent donc bien en grande partie de la catégorie des sans-abri, au sens que lui donne les travaux de recherche récents, mais aussi en grande partie les acteurs et services concernés.…”