> Les petits ARN nucléolaires (snoARN), impliqués dans la modification post-transcriptionnelle d'ARN non codants, figurent, avec les ARN de transfert et les ARN ribosomiques, parmi les premiers ARN non codants identifiés. Pourtant, plusieurs nouvelles facettes de leur éventail d'activités biologiques possibles ont été mises en évidence ces dernières années, engendrant un regain d'intérêt important pour l'étude de cette famille d'ARN. Leur maturation en ARN fonctionnels plus petits, leur implication, ainsi que celle de leurs petits ARN dérivés, dans la régulation de l'épissage alternatif, ou encore leurs liens possibles avec plusieurs pathologies, y compris le cancer, sont évoqués dans cette revue. < fonction décrite pour les snoARN consiste en la modification posttranscriptionnelle d'autres ARNnc, comme les ARN ribosomiques (ARNr) ou les petits ARN nucléaires (snARN). Ces modifications correspondent principalement à des clivages du pré-ARNr, des méthylations de nucléotides au niveau des riboses ou encore à l'isomérisation des uridines (pseudo-uridylations). La présence de motifs conservés ou boîtes, leur structure tridimensionnelle et la nature des modifications qu'ils guident, permettent de distinguer deux familles majeures de snoARN : les snoARN à boîtes C/D et les snoARN à boîtes H/ACA, guidant respectivement les réactions de méthylation ou de pseudouridylation (Figure 1). Une autre famille, les petits ARN spécifiques des corps de Cajal (scaARN, pour small Cajal ARN), qui ne sont pas à proprement parler des snoARN puisqu'ils ne sont pas localisés dans le nucléole, présentent néanmoins des boîtes C/D et/ou H/ACA et peuvent donc guider l'une ou l'autre, ou les deux types de modifications correspondantes. Localisés dans les corps de Cajal, des compartiments nucléaires non délimités par une membrane, à l'instar des nucléoles, les scaARN interviennent dans la maturation de certains petits ARN nucléaires (snARN), tels que U1 ou U2, impliqués dans la machinerie d'épissage. Les snoARN, comme la grande majorité des ARN non codants, ne portent pas d'activité catalytique intrinsèque et s'associent à des protéines catalytiques « aveugles », incapables de reconnaître leur cible, formant ainsi des particules ribonucléoprotéiques (RNP). Au sein de ces particules, les snoARN assurent une fonction de guide. En effet, la position à modifier dans l'ARN cible est spécifiée par la complémenta-rité des bases entre de courtes séquences antisens localisées dans les snoARN et les séquences de leurs ARN cibles (Figure 1). Les snoARN : des molécules guides pour des enzymes de modification « aveugles » Les petits ARN nucléolaires (snoARN) constituent une famille de plus de 300 ARN non codants, dont on pensait tout connaître ou presque. En effet, la première