L’atelier de la Goulande (La Haute-Chapelle, Orne)
se trouve au sein d’un vaste ensemble de fosses d’extraction d’argiles
utilisées pour fabriquer de la poterie commune, des grès et des
tuiles. Les prospections géophysiques menées à cet endroit ont permis
de distinguer deux anomalies magnétiques, correspondant à trois fours
référencés A, B et C. Le premier (A) est un four à pots longitudinal,
daté par une analyse archéomagnétique de la seconde moitié du xiiie siècle ou du début du
xive siècle. Sa
morphologie et les productions qu’on peut lui associer sont proches de
celles de l’atelier voisin de Saint-Georges-de-Rouelley, dont le
réexamen des données archéomagnétiques recueillies au milieu des
années 1980 conduit à une datation plus haute d’un demi-siècle
(1260-1280 au lieu de 1325-1350). Les deux ateliers de potiers
(Saint-Georges-de-Rouelley et four A de la Goulande) seraient donc
sensiblement contemporains. À environ 1,50 m plus à l’est, se trouvent
les restes des deux autres fours. Le premier (B) est un four à tuiles,
auquel s’est substitué un four à pots longitudinal (C). En accord avec
les données archéologiques, les résultats archéomagnétiques obtenus
donnent des datations différentes pour chacun des fours étudiés. La
production de tuiles qui s’y est développée a probablement pris fin au
début du xve siècle.
Finalement, une production de grès s’est substituée à la production de
tuiles, vraisemblablement jusqu’au dernier tiers du xve siècle.