Assurer une répartition optimale de la ressource en eau est l’un des défis qui attend l’Algérie pour les années à venir. Toutefois, malgré un grave déficit, l’eau en Algérie est toujours subventionnée par l’État. En effet, avec un coût de production estimé à 28,45 DA•m‑3, le prix de vente de l’eau de la première tranche est 6,30 DA•m‑3, soit une subvention de 77 %. Cette pratique est inscrite dans l’article 138 de la Loi de l’eau de 2005, qui indique que « … la tarification des services de l’eau est basée sur les principes d’équilibre financier, de solidarité sociale, d’incitation à l’économie d’eau et de protection de la qualité des ressources en eau ». Par conséquent, cette subvention engendre, à la fois, des déficits au niveau des entreprises chargées de sa gestion et renvoie un faux signal aux abonnés (qui pensent toujours qu’elle est gratuite). Ainsi, nous proposons dans ce travail une contribution pour améliorer la gestion de ce service vital à travers la connaissance des déterminants de cette demande. Pour atteindre cet objectif, nous avons estimé une fonction de demande en eau potable, sur un échantillon de 172 abonnés et sur une période de 45 trimestres, en faisant appel à des estimations en panel dynamique. Cette estimation révèle que les abonnés de la wilaya de Bejaia sont peu sensibles aux variations des prix. L’élasticité prix, à court terme, estimée avec la spécification de Nordin (1976) donne une valeur de -0,67 (soit une élasticité -0,72 sur le long terme).
Classification JEL : L95, Q25, D12.