Bora Bora est la vitrine touristique de la Polynésie française. C’est l’île des Raromatai 1 qui connaît la croissance démographique la plus soutenue notamment grâce à un solde migratoire positif. Alors que depuis la fin des années 2000, Tahiti et le reste de la Polynésie française connaissent globalement une crise économique, Bora Bora semble être plus épargnée et conserve une dynamique de développement économique. En effet, selon les données de l’ISPF, ce serait près de 300 nouvelles entreprises qui seraient recensées sur la période du 1 er janvier 2013 au 1 er janvier 2016. L’enjeu de cet article est de montrer comment se développe cet entreprenariat. Qui sont ces entrepreneurs ? Sont-ils originaires de l’île ou viennent-ils de l’extérieur ? En quoi l’analyse de leur statut dans le lieu, leur trajectoire personnelle et spatiale, leur capital social, spatial, mobilitaire permet de comprendre leur capacité à entreprendre c’est-à-dire leur capital d’entrepreneuriat ? L’article soulignera les doubles logiques à l’œuvre dans le développement économique insulaire : logiques d’opportunisme des populations locales qui s’appuient sur l’attractivité touristique de l’île pour développer une activité plus ou moins en lien avec le tourisme et logiques exogènes de néo-entrepreneurs venus de l’extérieur qui selon leur profil vont avoir plus ou moins de mal à s’insérer dans le tissu économique et social de ce territoire insulaire.