L’article examine comment la financiarisation croissante du marché du logement se matérialise dans les modes de production et de gestion des biens au service d’un rendement élevé et rapide. Mobilisant des méthodes essentiellement qualitatives, il prend comme cas d’étude le coliving bruxellois, niche immobilière qui consiste en la location par des sociétés privées, au sein d’un même bâtiment, de chambres meublées accompagnées d’espaces communs et de services à une clientèle de jeunes expatrié·es. En documentant les stratégies mobilisées à Bruxelles par ces entreprises, la contribution met notamment en lumière les modalités de la financiarisation d’une proportion restreinte mais croissante de l’activité immobilière résidentielle, qui se traduisent par une occupation dense de l’espace, un raccourcissement des délais de production et une réduction du travail de gestion. Elle montre également comment les acteurs de l’immobilier adaptent leurs produits aux contraintes du territoire local pour en tirer profit.