La justice et les inégalités environnementales : concepts, méthodes et traduction politique aux États-Unis et en Europe

Abstract

Dans cet article, nous centrons notre réflexion sur la notion de justice environnementale, depuis son émergence en tant que champ d’investigation scientifique et d’activisme environnemental et social aux États-Unis dans les années 1980. Son intégration progressive au sein de politiques publiques environnementales ainsi que les résultats de cette mise à l’agenda public seront ensuite esquissés pour en montrer les évolutions et les limites. Ensuite, nous analysons son émergence dans le contexte européen pour montrer la plus-value que la justice environnementale peut apporter à la compréhension des rapports entre environnement et justice sociale. Les enjeux pour le contexte européen, en termes de recherche mais aussi de politiques publiques, sont abordés afin de mettre en lumière les apports potentiels de ce courant de recherche foisonnant aux États-Unis pour la réflexion sur le cumul d’inégalités socio-économiques et environnementales en Europe.

Daños a la biodiversidad: las ciencias de la vida y ciencias humanas en un diálogo interdisciplinar

“…), luego organizándose progresivamente como un campo de estudio específico (Mucchielli y Salle, 2019). La criminología -o la sociología de la desviación-comienza a interesarse en el tema más tarde, a partir de la década de 1990, más en la tradición de una criminología crítica del capitalismo combinada con la naciente noción de «justicia ambiental» (Fol y Pflieger, 2010;Lejeune, 2015). Así nace la green criminology, impulsada por Lynch (1990), y se expande rápidamente en el mundo académico anglosajón (Bottoms y Wiles, 1994;South, 1998a;Brisman y South, 2020;White y Heckenberg, 2014;Hall et al, 2017;Palidda, 2016) 11 .…”

Les inégalités environnementales et sociales de santé en France, un champ de recherche à développer

“…Ce courant de la justice environnementale s'est ensuite diffusé en Europe dans les années 2000 (Lejeune, 2015) mais a été appréhendé sous l'angle des inégalités environnementales, avec une différence majeure par rapport à l'approche américaine : il n'est plus fait référence à la question d'appartenance à différents groupes ethniques mais à celle de vulnérabilité environnementale selon les groupes sociaux. Parmi les études qui ont alors été conduites en Europe, l'une menée par Friends of the Earth au Royaume-Uni montrait ainsi que des usines polluantes sont beaucoup plus souvent implantées dans les zones à faibles revenus et une autre, à Rotterdam, que les populations les plus défavorisées socialement vivaient dans les zones où les concentrations en polluants atmosphériques étaient les plus élevées et l'accès aux aménités environnementales (espaces naturels de qualité en accès gratuit) le plus faible (Kruize et Bouwman, 2004).…”