Cet article se concentre sur les transformations d’un espace de lutte contre les déviances policières au tournant des années 1970 et 1980. À partir de l’analyse de mobilisations qui ont eu lieu dans l’agglomération lyonnaise, l’article confirme l’existence de deux régimes non exclusifs de dénonciation des déviances policières. Le premier régime, qualifié de généraliste, concerne des coalitions militantes dominées par les organisations du secteur pro-immigré. Ces coalitions privilégient des cadrages généraux pour contester l’action policière. Le second régime, dit localisé, coïncide avec des formes d’organisation plus informelles basées sur des comités de soutien qui réunissent les proches du plaignant. Le régime localisé coïncide avec l’émergence d’un secteur militant dominé par les héritiers de l’immigration et dont les organisations entretiennent des rapports de coopération et de concurrence avec le secteur pro-immigré.