Le tissu urbain de la capitale burkinabé (Ouagadougou), à l'image de celui d'autres villes au sud du Sahara, est caractérisé par deux grands types de quartiers : quartiers formels et informels. En 2006, environ un quart des Ouagalais vivait dans les quartiers informels. L'une des difficultés majeures à laquelle font face ces territoires urbains est l'absence de services sociaux de base et, de ce fait, ils peuvent être assimilés aux marges spatiales de la ville. A partir d'un état de l'art sur la thématique et les données de l'Observatoire de la Population de Ouagadougou (OPO), cet article met en exergue les jeux d'acteurs à l'origine de la production de ces marges de Ouagadougou, puis il permet de mieux saisir ce qui donne à ces marges leur caractère « transitionnel ». Il explicite ensuite les mécanismes de leur marginalisation des politiques publiques en relation avec les services urbains (notamment l'accès à l'eau et l'électricité, et la collecte des déchets), avant de révéler des processus de transition dans l'urbanisation qui invitent à qualifier les quartiers informels de Ouagadougou d'entre-deux, le « entre » semblant finalement plus facile à caractériser que le « deux ».