L’étude présentée ici a pour ambition d’apporter une lumière originale sur les échanges et emprunts culturels qui s’opèrent entre certains régionalismes violents en Europe. À partir d’une analyse croisée des traces figuratives produites par les mouvements nationalistes basques, corses et nord-irlandais, cet article se penche sur le phénomène de transnationalisation de la représentation de la violence. Que ce soit par le biais des véhicules du symbolisme, des symboles eux-mêmes ou des rhétoriques utilisées, on retrouve chez chacun des groupes étudiés une constellation d’images et de pratiques iconographiques communes qui sert à renforcer le message et à asseoir une certaine légitimité. Cela étant dit, ce caractère transnational d’une « culture » de la violence ne doit toutefois pas cacher les singularités de chacune des factions nationalistes, et notamment des répertoires d’action qui demeurent relativement différents tel que recours à l’assassinat, aux explosifs ainsi que si la violence est dirigée à l’interne ou à l’externe.