La comparaison internationale constitue un geste fondateur dans les sciences sociales et humaines. Il n'est que de repenser aux actes pionniers de décentrement de Montesquieu puis d'Alexandre de Tocqueville, ces oeuvres inaugurales inspirant depuis de longues cohortes de chercheurs développant des études sur des objets les plus variés. Souvent peu visibles du fait de leur spécialisation, ces recherches ont été récemment l'objet en France d'une forme de défense et illustration par le biais d'un ouvrage au titre-manifeste : Comparer Γ incomparable (Détienne, 2000). À l'étranger comme en France, se sont poursuivies parallèlement des réflexions épistémologiques qui ont contribué à une sophistication des démarches comparatistes internationales, toujours plus diversifiées tant au plan des objets que des objectifs poursuivis 1 . Force est pourtant de constater que ce type d'entreprises n'occupe, dans les analyses sur les médias, qu'une position excentrée, suscitant parfois des réserves explicites, voire des rejets radicaux par les chercheurs du domaine. Examiner ces préventions est le premier des objectifs de cette contribution qui ne se cantonnera pas pour autant dans une position défensive. Elle vise bien en effet à argumenter le potentiel heuristique de la posture comparative dans ce champ d'études et plus spécialement dans celui des études sur les événements internationaux et ceci afin d'expliciter les principes épistémologiques et méthodologiques qui ont présidé aux «études de cas» entreprises dans ce numéro.HERMÈS 46, 2006