“…A y regarder de plus près, pourtant, les revendications et la forme de ces manifestations « congolaises » traduisent un véritable malaise postcolonial qu'il peut être opportun d'examiner à froid. Car, si ces deux semaines de violence urbaine peuvent effectivement être qualifiées d'émeutes -une expression qui, dans le contexte migratoire occidental, renvoie fondamentalement à la racialisation de la société globale [Solomos, 1988 ;Fassin et Fassin, 2008], comment expliquer le différentiel de traitement étatique avec les émeutes maghrébines qui, dans les années 1990, conduisirent à des politiques sociales et sécuritaires spécifiques [Cartuyvels et Hebberecht, 2001 ;Rea, 2006] ? 3. A partir du suivi ethnographique de ces manifestations (de décembre 2011 à mars 2012) et de recherches menées au sein des milieux congolais depuis dix ans (en Belgique, au Canada et en France), nous souhaiterions rendre compte du point de vue de la minorité con-golaise et des logiques causales locales que le traitement médiatique n'a pas restituées.…”