This essay follows from an historical study of Heron Island (Baie des Chaleurs), and in particular, the relationship between the island and the members, past and present, of the Eel River Bar Band, from the reserve of the same name. It aims to explore elements brought to light through my observation of members of the band, and notably the processes by which the latter strive to fashion a renewed connection with Heron Island; that is, to Self and to the world. Purposefully multidisciplinary, this study focusses on the representation/construction of space and on the manner in which it acts upon its derivatives in the form of collective memory and identity. Situated at the intersection of the symbolic and material realms, this essay endeavours to shed light on the formation of the narratives that, in this instance, constitute the production (mise en scene) of a perspective space of symbolization and social objectification—a process articulated on the enunciation of goals related to socio‐economic development and autonomy. At the same time, it is an attempt to account for a number of correlates to discourse, particularly practices related to social reconfiguration and the exercise of power, in a context marked by a quest for self‐determination and revitalism. In short, it is an examination of a case of resistance and accommodation by a small indigenous group seeking a new world‐vision.
Le présent essai découle d'une étude historique portant sur l'île au Héron (Baie‐des‐Chaleurs) et en particulier sur les liens qui s'éta‐blissent entre celle‐ci et les membres, passés et présents, de la bande Eel River Bar, de la réserve du même nom. Il vise à explorer les éléments mis en relief par des observations faites dans le cadre de mes relations avec des membres de la bande, notamment les processus de l'élaboration d'un rapport renouveléà l'île au Héron, c'est‐à‐dire au Soi et au monde. Résolument multidisciplinaire, c'est une étude de cas qui porte sur la représentation/construction de l'espace et sur la façon dont celle‐ci influe sur la mémoire collective et sur l'identité qui en dérive. Sis à l'intersection de l'univers symbolique et de l'univers matériel, cet essai cherche à mettre au jour la formation des récits qui, dans ce cas, constituent la mise en scène d'un espace perspectif de symbolisation et d'objectivation sociale, un processus articulé sur l'énonciation de desseins de développement socio‐économique et d'autonomie. Parallèlement, il s'attache àéclairer les pratiques corrélatives au discursif, qui se nomment reconfiguration sociale et déploiement du pouvoir, dans un contexte de prise en main et de velléités revitalistes. En somme, il s'agit d'examiner un cas de résistance et d'accommodement de la part d'un groupe autochtone de petite taille, en mal de vision‐monde.