“…Alors que la valeur génétique des reproducteurs du siècle précédent était indissociable de l'animal, notamment de ses capacités de déplacement et d'accouplement (nombre limité de saillies), celle-ci peut désormais être extraite de l'organisme reproducteur, cryoconservé sur de très longues durées (bien au-delà de la mort de l'animal) et transporté sur de très longues distances dans l'azote liquide. Couplé au développement du transport aérien (Parry, 2015), « le sperme est devenu un véhicule facile » (Vissac, 2002, p. 204) (Chavinskaia, 2020)à purifier et à distinguer la valeur génétique (G) des effets de l'environnement (E) sur l'expression des caractères de production (P), les généticiens contribuent également pour une grande part à fluidifier les échanges en calculant ce qui s'apparente à une valeur génétique universelle des animaux, c'est-à-dire un potentiel génétique isolé des conditions de milieux. Les index génétiques qui en découlent contribuent aussi à la construction d'une évaluation « objective », réputée indépendante également des effets de réputations et des influences sociales qui président aux jugements des animaux.…”