Cet article propose d’appréhender les sociabilités en construction au sein des Espaces Périurbains Non Bâtis (EPNB) à partir d’une grille d’interprétation problématisée en termes de processus croisés de publicisation et de privatisation. Après avoir posé les enjeux actuels de ces espaces, morphologiquement ruraux mais soumis à l’influence urbaine, les auteurs explicitent les rouages de ces deux mouvements antagonistes qui renforcent l’incertitude du jeu social et conduisent les acteurs ordinaires à inventer leurs propres règles de coexistence. Or, en accentuant le rôle des accommodements quotidiens, cette tension interroge également le caractère opératoire du clivage rural-urbain. Alors que, depuis quelques années, des approches théoriques prônent l’émergence de nouvelles catégories de connaissance pour penser le périurbain, cet article invite à considérer que les relations sociales à l’œuvre dans les EPNB demeurent encore de l’ordre d’une hybridation entre rural et urbain. Cette perspective ouvre des pistes pour envisager les modalités concrètes d’une régulation publique de ces espaces en France.