Le concept français d'athymhormie de 1922 à nos jours

Abstract

Le con cept psy chia tri que d'athym hormie (perte de l'é lan vi tal et de l'af fec tiv ité) a été créé au dé but du 20e siècle enL e terme français « athym hormie » a été in tro duit dans la ter mi nolo gie médi cale pour dé crire un as pect fon da mental des psy cho ses défici taires, et il reste tou jours util isé dans ce sens par les psy chia tres français. Toute fois, l'usage de ce mot a été re pris ces der nières années en clin ique neu rologique, sur tout fran cophone, pour désigner un trou ble ma jeur du com por te ment et des af fects ob servé le plus sou vent à la suite de lésions sous-corticales mini mes.Cette pré sen ta tion de l'athym hormie sera sur tout his to ri que mais nous amèn era à abor der, in fine, les deux ques tions suivan tes : 1) les trou bles ainsi désignés, en neu rolo gie et psychia trie, sont-ils de même na ture et ont-ils al ors va leur de syndrome? 2) si ce syn drome re pré sente un défi cit de la mo ti va tion, des hy pothèses testa bles peuvent-elles être pro po sées? HistoriqueLe néolo gisme « athym hormie » (1) a été créé en 1922 par les psy chia tres Maurice Dide et Paul Gui raud à par tir du pri va tif latin a et de deux mots grecs, l'un thu mos qui sig ni fie l'humeur, l'autre hormé dont le sens est moins connu. Le mot hormé, formé à par tir du verbe « òρµαω » qui veut dire al ler vers l'a vant ou se pré cipi ter était déjà util isé par les Stoïci ens. Sa sig ni fi ca tion est très riche car il désigne l'im pul sion, mais égale ment l'appé tit, la ten dance (2). Il est re mar qua ble que ce terme ait été réu til isé presque au même mo ment au dé but de ce siècle par des au teurs qui ne se con nais saient pas : non seule ment par Dide et Gui raud mais aussi par Mac Dougall (3) qui dans sa théo rie hor mique le défin is sait comme un pro cessus in ten tion nel pro pre à l'homme, et par Von Monakow et Mour gue (4) pour lesquels il re pré sen tait la ten dance primitive pro pul sive de l'être vi vant, la « ma trice des in stincts ». En utili sant ce terme, tous ces au teurs se rat tachaient à la tra dition vi tal iste et le mot hormé est ainsi pro che du con cept d'« élan vi tal » développé par Berg son (5).La créa tion par Dide et Gui raud du terme « athym hormie » répon dait à plusieurs ob jec tifs. En intro dui sant l'ex pres sion « athym hormie juvé nile » dès les pre mières lig nes de leur chapi tre sur la démence pré coce (DP) de leur manuel de

Schizophrenia as a psychosomatic illness: An interdisciplinary approach between Lacanian psychoanalysis and the neurosciences

“…The concept of athymormia of the French psychiatrist Paul Guiraud (1950) could be more specific regarding the problem that schizophrenic individuals have to be selfactivated than the terms blunted affect, apathy, or affective indifference that are more usually used for schizophrenia. Some authors such as Luauté and Saladini (2001) tend to confuse athymormia in schizophrenic individuals with symptoms of apathy in some neurological syndromes.…”

Troubles de la réalisation d’action et dépression avec activité suicidaire

“…la faculté d'é prouver, selon les mots de Guiraud [36], un « dynamisme vital continu » ; la faculté d'é prouver une envie, un souhait, un dé sir, de produire des voeux [17] ; la faculté d'é prouver de l'inté rêt à accomplir certaines actions [20,36] ; la faculté d'é prouver du plaisir à accomplir certaines actions [17] ; la faculté d'é prouver un ressenti face aux stimuli qui nous environnent ; la faculté d'être touché par les signaux sollicitants de l'environnement et de leur pré senter une ré ponse comportementale [13,21].…”

“…En outre, la litté rature grise propose souvent un tronc sé mantique commun aux alté rations de la ré alisation d'action dirigé es vers un but dans la mesure où , pour dé crire un dé ficit comportemental quelconque, apparaissent fré quemment des items descriptifs tels que « manque de motivation », « diminution ou disparition des activité s autoinitié es », « diminution ou disparition de la spontané ité » ou encore « dé faut de ré activité ». Ces critè res sont utilisé s dans de nombreuses descriptions cliniques, notamment pour l'avolition [39,43], l'apathie [7,11,13,21,37,38,46], l'apragmatisme, l'athymormie [20,36], l'anhé donie [17], la procrastination [40] et l'aboulie [14]. Comme on peut le remarquer toutefois, nombre des termes employé s pour expliquer ces troubles se chevauchent et les dé finitions s'incluent l'une l'autre.…”