La virilité occupe traditionnellement une place centrale dans la composition de l’identité masculine, dans les styles de vie comme dans le rapport au travail chez les ouvriers. Chez les éboueurs et les balayeurs, les valeurs viriles (courage, force physique, endurance, résistance à la douleur, etc.) continuent de fonder la culture professionnelle et les manières de faire face au « sale boulot ». Mais elles sont aussi complétées voire concurrencées par une disposition professionnelle à préserver le corps et la santé, nécessaire pour tenir le poste. La nature de l’activité et les évolutions du secteur (modernisation, « médicalisation », recomposition sociale du groupe) ainsi que la trajectoire et les propriétés sociales des enquêtés éclairent la recomposition des masculinités et des écarts aux normes viriles au sein du groupe.