Introduction
Le vélo a gagné en popularité au cours de la pandémie de COVID-19, sans que l’on connaisse l’impact de cette situation sur les blessures chez les cyclistes. Nous avons étudié l’effet des confinements sur les hospitalisations associées à des blessures à vélo.
Méthodologie
Nous avons relevé les cas d’hospitalisation pour blessure à vélo au Québec (Canada) entre avril 2006 et mars 2021. Nous avons utilisé des rapports de taux (RT) et des intervalles de confiance (IC) à 95 % pour comparer les taux d’hospitalisation par type de blessure subie à vélo et par site anatomique au cours de deux vagues de la pandémie. Nous avons appliqué un modèle de régression de type séries chronologiques interrompues afin d’évaluer l’effet des confinements sur les taux mensuels d’hospitalisation associés aux blessures à vélo, en fonction de l’âge, du sexe et d’autres caractéristiques.
Résultats
Il y a eu 2 020 hospitalisations pour blessure à vélo entre mars 2020 et mars 2021, dont 617 pendant le premier confinement et 67 pendant le deuxième confinement. Par rapport à la période prépandémique, la plus grande augmentation du risque de blessures liées aux déplacements à vélo pendant le premier confinement a concerné les fractures (RT = 1,44; IC à 95 % : 1,26 à 1,64) et les lésions traumatiques à la tête et au cou (RT = 1,59; IC à 95 % : 1,19 à 2,12). Lors de chaque mois durant le premier confinement, les taux d’hospitalisation pour blessure à vélo ont été considérablement plus élevés qu’en période prépandémique chez les adultes, les adolescents et les personnes vivant dans des quartiers favorisés sur le plan socio-économique ainsi que dans des quartiers à faible densité de population dite racisée. Aucune association avec les blessures à vélo n’a été constatée lors du deuxième confinement.
Conclusion
Le premier confinement a déclenché une augmentation marquée des hospitalisations pour blessures à vélo, en particulier chez les adultes, les adolescents et les personnes vivant dans des quartiers plus favorisés sur le plan socio-économique et à plus faible densité de population dite racisée.