Le désengagement d’organisations radicales. Approche par les processus et les configurations

Abstract

Un certain nombre d’études ont porté sur différents aspects de l’engagement et du désengagement des groupes clandestins, exclusifs et stigmatisés. Pourtant la recherche s’est concentrée sur les processus de recrutement et de radicalisation plus que sur le désengagement des organisations radicales. Dans ce texte, l’on s’appuie sur une approche en termes de carrière afin de proposer un modèle théorique du processus de désengagement des organisations radicales qui articule les niveaux micro (dispositions, socialisation), meso (façonnage organisationnel) et macro (contexte politique, répression et opportunités). La littérature opère souvent une distinction analytique entre ces trois niveaux d’analyse pour définir des séries de facteurs de l’engagement ou du désengagement, sans pourtant offrir une explication convaincante de la manière dont ils se combinent et se codéterminent dans le temps. Ici, nous faisons plutôt le choix de nous concentrer sur deux séries de facteurs centraux pour déterminer leur influence sur le processus de désengagement individuel : les effets complexes du façonnage organisationnel et les effets ambivalents de la répression et de la criminalisation des activités radicales.

Jeunesse militante et radicalisation de l’engagement politique. Émotions et contestation étudiante au Chili

“…« Les réactions affectives (associées à l'engagement) s'accompagnent ainsi d'une élévation du potentiel d'activité qui prépare le sujet à rechercher l'action la plus adaptée à ce qu'il perçoit, ou croit percevoir » (Traïni, 2010, p. 337). Dans les récits de vie recueillis, les jeunes militants dévoilent, dans leurs discours, les signes qu'ils perçoivent dans leurs interactions au sein de la structure sociale où ressortent l'injustice, le mépris et diverses formes de violence : violences policières (Fassin, 2011;Fillieule, 2012) et violences symboliques. L'activisme radical serait de ce fait la réponse adaptative à la perception que les jeunes ont d'une réalité qui les oppresse : Je crois que c'est le désespoir qui nous apporte ce système…parce qu'il arrive un moment où l'on dit ça suffit !!…”

“…et celui joué par des individus identifiables. Deux éléments ressortant de ce cadre d'analyse, que Fillieule (2012) qualifie de façonnage organisationnel, sont étroitement liés aux dynamiques émotionnelles : le processus de formation et l'existence d'un tuteur.…”

Juventud militante y radicalización política: las emociones durante la contestación estudiantil chilena

“…"Las reacciones afectivas (asociadas al compromiso) son acompañadas de una elevación del potencial de actividad que prepara al sujeto a buscar la acción más adaptada a lo que él percibe o cree percibir" (Traïni, 2010, p. 337). En los relatos de vida recogidos, los jóvenes militantes revelan, en sus discursos, los signos que ellos perciben en sus interacciones dentro de la estructura social, en donde resaltan la injusticia, el desprecio y diversas formas de violencia: violencias policiales (Fassin, 2011;Fillieule, 2012) y violencias simbólicas. De esa forma, el activismo radical sería una respuesta adaptativa a la percepción que los jóvenes tienen de una realidad que los oprime:…”

“…En consecuencia, un trabajo político y de memoria es realizado desde hace algunos años atrayendo numerosos colectivos de jóvenes desde 2011. La investigación continúa en el barrio Yungay, un barrio del centro histórico de por su relativo cierre en relación con el espacio legítimo de las luchas sociales y políticas (Fillieule, 2012 Santiago, conocido por sus numerosas casas "okupa" 8 y que albergó un número importante de liceos en toma durante el movimiento del año 2011. Finalmente, participamos en una serie de reuniones de formación política en la sede de la asociación sindical cgt.…”

Quelques réflexions sur les milieux étudiants dans les dynamiques de démobilisation

“…L'existence ou la mise à disposition (le plus souvent par l'État) de possibilités de reconversion en est un exemple. De ce point de vue, la littérature sur les mouvements dits terroristes ou sur les sorties de conflits armés, autour notamment de la question des repentis et des programmes de réhabilitation, mais aussi des politiques publiques de sortie de crise pour favoriser le désarmement des groupes armés constitue un outil précieux pour réfléchir à ce qui freine ou accélère les phénomènes de démobilisation au niveau meso comme microsociologique (Björgo and Horgan, 2009 ;Sommier 2012 ;Fillieule 2013c…”