Cet article porte sur l’entourage final des personnes âgées dans deux cantons suisses, Genève et le Valais. À partir de l’étude des avis de décès qui paraissent quotidiennement dans les journaux, nous analysons le processus de personnalisation que ces avis ont connu depuis les années 1970. Cette personnalisation a amené des représentations singulières de la famille, liens et configurations ainsi que l’émergence d’un nouvel entourage présent du vivant de la personne âgée, mais aussi dans l’accompagnement du deuil auprès des familles. Chaque canton, par son histoire sociodémographique et religieuse et par sa vision de la mort, a construit ses propres représentations de l’entourage final. Genève s’inscrit dans une culture urbaine protestante. Les familles sélectionnent les membres s’indiquant en deuil tout en inscrivant le mort dans un cercle familial plus large tandis que le nouvel entourage est marqué par la médicalisation et l’institutionnalisation de la vieillesse. Le Valais est caractérisé par une culture publique du deuil, une forte présence du catholicisme et des modèles familiaux « traditionnels ». La famille s’expose en mentionnant toutes les personnes en deuil dans une liste structurée par l’importance de la filiation et une logique généalogique. Le nouvel entourage concerne autant le défunt que les vivants, oscillant entre tradition et modernité avec de nouveau une hiérarchie, plaçant en haut les membres du clergé, suivis par le médecin et la direction de l’institution.