Prise en charge et imputation, ou la prise en charge à responsabilité limitée…Notre réflexion sur les différentes variétés de prise en charge énonciative (PEC), en fonction des instances, nous incite à distinguer d'une part la PEC, pour les contenus propositionnels 1 que le locuteur/énonciateur premier (L1/E1) assume pour son propre compte, parce qu'il les juge vrais, d'autre part l'imputation, pour les contenus propositionnels que L1/E1 attribue à un énonciateur second (e2) 2 . Dans ce deuxième cas de figure, si l'énonciateur est à la source d'un point de vue (PDV), au sens où Ducrot 1984 le définit, sans être l'auteur de paroles, il est difficile de parler de PEC, par rapport à la conception selon laquelle prendre en charge, c'est parler, dire. C'est pourquoi nous faisons dans une première partie l'hypothèse
Cet article fait un bilan d'étape sur la question des postures énonciatives. Il commence par distinguer la coénonciation de la colocution et définit les postures à partir du rôle des énonciateurs dans la co-construction des points de vue : la coénonciation correspond à la co-construction par les locuteurs d'un PDV commun, qui les engage en tant qu'énonciateurs. La surénonciation est définie comme la co-construction inégale d'un PDV surplombant et la sousénonciation consiste en la co-construction inégale d'un PDV dominé. Ces trois postures permettent de rendre compte plus finement des continuums entre consensus et dissensus, tout en articulant la construction du dire, au fil du discours, avec les dimensions cognitives et interactionnelles dont il est possible de retrouver les traces par l'analyse de la l'énonciation et de la référenciation. La deuxième partie présente le cadre théorique énonciatif des postures, en croisant une conception élargie de l'énonciation en germe chez Benveniste, la disjonction locuteur/énonciateur de Ducrot ainsi que les théories de l'interaction. La troisième partie présente une généalogie des postures, à travers l'analyse de situations interactionnelles et polysémiotiques complexes et la quatrième partie propose une analyse inédite d'un corpus d'initiation d'une langue 2 à l'école élémentaire. Enfin, l'article conclut sur l'intérêt de la prise en compte des postures énonciatives pour l'étude des concepts didactiques de contrat didactique, de dévolution, en lien avec la chronogenèse et la topogenèse Mots clés : coénonciation, sousénonciation, surénonciation. Interactions didactiques
Alain Rabatel: Enunciative effacement in reported speech and pragmatic effects. This article presents the notion of enunciative effacement, which functions as a continuum, according to the degrees of production of lexical and indexical marks by the speaker. Enunciative effacement allows the speaker to efface himself from what he says, bringing about varied pragmatic effects. This possibility relies on the disconnection between speaker and enunciator, and especially on the existence of intratextual enunciators at the origin of points of view, which are not necessary spoken. In reported speech, the different types of speaker/enunciator's effacement quoting or quoted in the interactive construction of points of view correspond to enunciative postures: the coenunciators co-produce a shared point of view, the superenunciator (the most often, the speaker who quotes) imposes his point of view on others, while the subenunciator constructs his point of view with reference to a dominant enunciator (most often, the quoted speaker).
This article draws connections between the notions of enunciator position, positioning and posture, which structure the dialogic, cognitive and interactional coproduction of utterances. The notion of enunciative position corresponds to the fact that the (first or second) enunciator refers to objects of discourse while positioning himself/ herself with regard to them, by indicating from what point of view he/she considers them. In view of the dialogic nature of the discourse, two modal subjects and levels of responsibility can be discerned: the first enunciator has the role of the agent in charge of the discourse and the second enunciator fulfills internal functions of validation, assuming thus a sort of responsibility which does not necessarily commit the first enunciator. The article then analyses the dialogic strategies of positioning by enunciative reduplication and separation which account for autodialogic and hetero-dialogic situations. Finally it deals with the enunciative postures of co-enunciation, over-enunciation and under-enunciation, which refine the notions of enunciative reduplication or separation, by specifying the degrees of agreement, according to dialectic between discordant concordance and concordant discordance.
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