“…Et la seconde, qui m'intéressera ici, résulte du contact entre un français standard et les pratiques linguistiques vernaculaires ; étant perçu comme légitime, le standard, largement exogène, s'en trouve bien souvent valorisé au détriment du vernaculaire. Ceci a des effets sociaux très concrets entre insécurisation des personnes et entretien d'inégalités sociales dépendantes d'une situation doublement diglossique 1 Les éléments issus de l'anglais, comme ceux issus d'un français normatif, restèrent très longtemps en marge de la linguistique descriptive acadienne, qui s'est centrée sur lesdits éléments « traditionnels » (voir par exemple Massignon, 1962ou Flikeid, 1989, résumant ainsi les pratiques linguistiques acadiennes à leur différence d'avec un modèle dominant (Arrighi, 2014). Dans ce texte, j'utiliserai vernaculaire au singulier, mais il faut garder en tête qu'il s'agit d'un continuum de pratiques très hétérogènes ; j'utiliserai aussi français standard sans guillemet, tout en étant conscient qu'il s'agit d'une construction théorique abstraite qui doit être prise avec mesure, tant l'appellation elle-même donne corps à un objet évanescent.…”