Les politiques relatives à l’emploi des personnes handicapées en France reposent sur différents mécanismes, tels que les quotas d’emploi, la non-discrimination ou le reclassement professionnel, qui renvoient à des définitions contradictoires du handicap et de la participation au marché du travail. À partir de deux enquêtes sociologiques qualitatives originales menées par entretiens semi-directifs, cet article examine comment les référent-es handicap s’emparent, ou ne s’emparent pas, des différents outils juridiques disponibles pour décliner et animer concrètement les politiques d’emploi des personnes handicapées au sein des organisations de travail du secteur public. Malgré la forte persistance d’une approche individuelle, médicale et défective du handicap dans l’emploi, nous montrons que les référent-es handicap s’efforcent de déployer une politique plus ambitieuse, proactive et systémique, sensible à la dimension environnementale du handicap et à la prévention du handicap au travail, sans pour autant intégrer dans leurs pratiques le droit antidiscriminatoire en termes d’égalité et d’inclusion.