“…L'autoconsommation renvoie d'abord, et historiquement, à l'autosubsistance des populations (Gojard et Weber, 1995 ;Quellier, 2004), pour lesquelles l'autoproduction d'aliments permet d'anticiper des phénomènes de disettes et répond donc à un besoin physiologique et économique, notamment dans des contextes de crises à l'instar du rôle des jardins dans la Russie des années 1990 (Boukharaeva et Marloie, 2011 ;Robert-Boeuf, 2017). Par ailleurs, l'autoconsommation a également une dimension culturelle, identifiée dès l'époque moderne à travers la motivation d'une production qualitative de fruits et légumes frais par des populations aisées (Quellier, 2004) et de façon contemporaine avec la pratique du potager comme loisir qui se caractérise par une autoconsommation occasionnelle saisonnière (Gojard et Weber, 1995). Aujourd'hui ce rapport du jardin à l'alimentation a été largement documenté en milieu urbain (Pourrias et al, 2015 ;Giacchè et Le Caro, 2018 ;Saint-Ges, 2018 ;Houde, 2019) et en particulier dans les initiatives collectives (Darmon et al, 2019) Ces travaux soulignent l'importance de requalifier la fonction alimentaire des jardins d'un point de vue quantitatif (Marie, 2019) et dans une perspective qualitative (Smith & Harrington, 2014 ;Pourias et al, 2015).…”