Positive ou plus souvent négative et orientaliste, l’image de la Carthage punique prend place dans la culture coloniale pour souligner une limite identitaire, ou aider à la réflexion sur l’empire. C’est en utilisant ce terrain documentaire et idéologique balisé par la science coloniale que l’historien al-Mîlî, lié aux Oulémas de Ben Badis, décrit en 1927 une Carthage proche par ses origines orientales de « la personnalité algérienne », et contribuant largement au développement civilisationnel des Berbères qui font la « nation algérienne ». L’affirmation du FLN amènera une vision plus radicale où Carthage rejoint le camp des impérialistes.