Dans cet article, nous nous intéressons à la mobilisation et la participation d’une bande armée – les Scorpions – dans les événements qui se sont produits en ex-Yougoslavie, durant les années 1990. Si l’étude de cette figure centrale des crimes de masse est nécessaire à la compréhension de ce phénomène et, ultimement, à sa prévention, elle se justifie aussi d’un point de vue épistémologique : plutôt que d’ancrer une réflexion sur l’individu et ses motivations, démarche courante pour une criminologie dominante centrée sur les préoccupations sécuritaires des sociétés occidentales, nous postulons que c’est à partir du groupe et de la nature éminemment collective et politique de cette forme de criminalité extrême que la réflexion sur les dynamiques d’élimination de populations entières doit s’amorcer. Cette démarche permet la genèse de connaissances plus spécifiques et un regard nouveau sur la criminalité de masse.This article focuses on how a small armed band – the Scorpions – participated in the events that occurred in former Yugoslavia. Considering the role and responsibility of such small units in one of the most radical destruction of humankind is not only necessary to understand and, ultimately prevent such tragedies. It is also justified on an epistemological basis. Rather than considering such participation through the individual and motivational aspect, which is a common perspective in main stream criminology, focusing on western societies’ security preoccupations, I argue that grasping the dynamics underlying the destruction of entire populations necessitates to consider the collective and political nature of such violence, and therefore to focus on the group. Hopefully, such approach will help producing a more accurate knowledge, and thus a new look on mass crimes.El presente artículo analiza la movilización y participación de una banda armada – los Escorpiones – en los eventos de ex Yugoslavia en el decenio de 1990. Si el estudio de esta forma radical de destrucción del hombre es necesario para su comprensión y, en última instancia, su prevención, también se justifica desde el punto de vista epistemológico : en lugar de centrar la reflexión en el individuo y sus motivaciones, enfoque común en la criminología dominante centrada en las preocupaciones sobre seguridad de las sociedades occidentales, postulamos que es a partir del grupo y de la naturaleza eminentemente colectiva y política de esta forma de criminalidad extrema que debe realizarse la reflexión sobre las dinámicas de eliminación de poblaciones enteras. Este enfoque permite generar conocimientos más específicos y una perspectiva nueva sobre la criminalidad de masa