Initialement restreinte à des objets et à des bâtiments, la notion de patrimoine a ensuite été élargie jusqu’au paysage. Dans le domaine de l’industrie, le retard de la prise en compte du paysage s’est ajouté au retard de la patrimonialisation du domaine puisqu’il faut attendre 1980 et l’ouvrage fondateur de M. Daumas, « L’archéologie industrielle en France », pour voir la notion scientifiquement reconnue. Les recherches et actions poussées dans le domaine du paysage industriel ne sont donc réellement développées qu’à partir de la toute fin du XXe siècle. Or, l’approche par les paysages est particulièrement pertinente pour patrimonialiser l’industrie car elle est à la fois systémique, géohistorique et pédagogique. Néanmoins, patrimonialiser un paysage industriel n’est pas chose facile, car le paysage est à la fois matériel et culturel et, surtout, reflet de systèmes socio-territoriaux vivants et donc évolutifs. Ainsi, et autour de cette idée de la difficulté de patrimonialiser un paysage, ce travail définira d’abord ce qu’on peut entendre comme paysage industriel, avant de montrer l’intérêt de le patrimonialiser pour finir sur les obstacles à ces actions qui en font un défi permanent.