Si les villes-usines ont pu faire l’objet de nombreux travaux à l’échelle internationale, les villes de compagnie du Canada sont encore mal connues. Construites par des entreprises en situation de mono-industrie, elles ont fait l’objet de planifications soignées, non seulement pour loger les salariés, mais aussi pour leur offrir toutes les infrastructures utiles à la vie quotidienne, tant dans les domaines sociaux, politiques, économiques que des loisirs. L’article interroge cette définition et ce qu’elle recouvre, en comparaison avec d’autres typologies proches. Il analyse deux cas plus précisément pour en dégager les caractéristiques propres au Canada : Powell River, en Colombie Britannique, érigée à partir de 1908, et Arvida, au Québec, à partir de 1926. Il se termine par une réflexion sur l’état actuel de ces villes et leur avenir, possible, dans la voie d’une patrimonialisation investie et assumée par ses habitants.
Résumé
Acteur archétypique du paysage construit, le bungalow, cette maison pavillonnaire construite en milliers d’exemplaires partout autour des villes, a – en dépit de sa standardisation – engendré un paysage particulièrement varié et profondément québécois.
Ce premier de deux articles analyse la naissance du bungalow au Canada et le contexte, depuis la Première Guerre mondiale, de son apparition, en vue de jeter des bases à l’exploration de la « québécisation » du bungalow, au travers du phénomène de son succès et de son importante diffusion, des paramètres matériels de son appropriation, du corpus imaginaire de ses représentations et de la réappropriation dont cette antithèse du monument historique peut aujourd’hui paraître victime. En effet, si le bungalow tint sa vaste popularité du large éventail de ses appropriations possibles, sa survie est aujourd’hui mise en cause par le principe de sa construction standardisée même, sous la pression foncière sur l’immédiate périphérie urbaine qu’il a jadis investie. Support mémoriel paradoxal de notre XXe siècle, l’omniprésent bungalow, unique et pluriel à la fois, entame-t-il le chant du cygne?
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