Le potentiel subversif du rapport des femmes au travail

Abstract

Cet article présente l’hypothèse selon laquelle c’est le rapport au travail, et non le travail lui-même, qui est potentiellement subversif, voire émancipateur pour les femmes. Il montre tout d’abord la congruence théorique de cette hypothèse avec l’épistémologie féministe. Puis, pour la tester empiriquement, les autrices examinent le rapport paradoxal que nombre de femmes entretiennent avec le travail salarié et montrent que, pour comprendre ce paradoxe, il faut revenir à une définition féministe du travail et en particulier à la remise en cause de la séparation entre travail professionnel et travail domestique. Finalement, les autrices tentent de donner des éléments permettant de penser la transformation de ce potentiel subversif en des pratiques collectives émancipatoires. Et elles insistent sur la nécessité pour le mouvement féministe de replacer le travail domestique au centre de sa réflexion sur le travail et l’émancipation des femmes.

Women entrepreneurs, individual and collective work–family interface strategies and emancipation

“…Relying on a broader definition of the concept of work makes it possible to grasp the inseparability characterizing the time and places of work of women entrepreneurs and, more broadly, their relationship with work. This broader conceptualization of the concept of work has been theorized by the critical perspective of materialist feminism, which posits the existence of a sexual division of labour (professional and domestic, paid and unpaid, productive and reproductive and market and non-market) (Galerand and Kergoat, 2008; Galerand and Kergoat, 2014). This sexual division of labour demonstrates the existence of relations of exploitation of women in work, by considering the work activities of the family sphere, still largely performed by women, not to be work (principle of separation in the sexual division of labour) and to be of little value (principle of hierarchization in the sexual division of labour) (Delphy, 1970, 2001a, 2001b; Galerand and Kergoat, 2014; Guillaumin, 1978a, 1978b; Tong, 2009).…”

Economias domésticas. Trabalhar em casa em tempos de precariedade. Novas profissões e espaços de vida

“…2018, p.22-35 ISSN:2446 subversivo" 2 (GALERAND; KERGOAT, 2008). Adotando-se a perspectiva feminista de questionar a categoria trabalho mostrando, por um lado, os seus aspectos paradoxais (GALERAND; KERGOAT, 2008) e, por outro, estendendo o seu significado a outras operações necessárias para viver (WEEKS, 2007), o volume da precariedade vivida pelas mulheres pode fornecer elementos, temas e questões com os quais analisar o presente. Neste sentido, também a análise das formas do trabalho em casa ou a partir de casa, exercido pelas trabalhadoras/profissionais, pode fornecer algumas chaves de leitura sobre o presente.…”

“…As reflexões feministas sobre esses temas foram muito vastas e articuladas e a naturalização da domesticidade e da divisão sexual do trabalho foi refutada pelo menos desde os anos 1970 (BARAZZETTI, 2007;KERGOAT, 2008). Mas não foi apenas o movimento feminista a individualizar os processos que tornam sempre mais matizada a definição e os limites do "público".…”

Travail et santé mentale : approches cliniques

“…On a longtemps pensé que le déficit chronique de reconnaissance du travail féminisé devait être préjudiciable à la santé. L'expérience des travailleuses dans le secteur des services aux personnes montre que leur investissement peut se maintenir même avec une faible reconnaissance sociale, aussi longtemps qu'elles peuvent réaliser leur travail avec soin, comme l'ont montré des études récentes en sociologie du genre (Galerand, Kergoat, 2008 ;Doniol-Shaw, 2009). Ceci complexifie l'idée très répandue selon laquelle la souffrance se résoudrait par la reconnaissance.…”