Cet article présente une réflexion théorique pour étudier les processus d’apprentissage-développement à l’œuvre dans des environnements de formation qui confrontent intentionnellement les formés au monde d’autrui. Ces environnements conçus à partir de films du travail réel ou à partir d’observation en situation de simulation et/ou de pratiques accompagnées sollicitent l’articulation de processus mimétiques, réflexifs, projectifs et ludiques. Au cours de la période 2011-2020, trois études relatives à des situations de vidéoformation et/ou de simulation dans des domaines professionnels différents (formation d’enseignants, de sages-femmes, de meneurs d’attelage de chevaux) ont été conduites dans le cadre du programme de recherche empirique dit du « Cours d’action » (Theureau, 2004, 2006) ou d’« anthropologie culturelle enactive » (Theureau, 2015). Une modélisation théorique a été développée pour rendre compte de ces processus de mimésis sociale silencieux et complexes (Wulf, 2007) de mises en relation d’expériences vécues par les acteurs (immersion, imitation, émulation, faire le semblable de, représentation, anticipation). Cette réduction théorique basée sur l’hexatomie de l’unité d’action ouvre des pistes méthodologiques à la fois pour mieux saisir les dimensions implicites de l’activité corporelle et sensible très présentes dans ce rapport au monde d’autrui et, en même temps, permet de mieux comprendre les conditions de performativité de l’action (mimésis comme reprise créative vs mimétisme comme copie du réel).