Les nombreuses découvertes de l’archéologie préventive donnent une image très anthropisée des campagnes de l’âge du Bronze en France. Les architectures sur poteaux plantés sont les plus fréquentes, mais les autres modes de fondation (sablières basses, solins, murs de terre…) sans ancrage fort au substrat sont minorés du fait de l’érosion et des difficultés de lecture des vestiges. Le plan quadrangulaire est le plus fréquent avec une à trois nefs ; le plus souvent de modeste envergure, sa surface de 25 à 40 m 2 correspond aux besoins d’une cellule familiale restreinte. D’autres plans s’éloignent de ce modèle standard avec de longues maisons rectangulaires (type Eching au Bronze ancien en Alsace) ou ellipsoïde à une ou deux absides pour les fermes étables du Bronze ancien de Bourgogne orientale, mais aussi plus largement pour des bâtiments du Bronze moyen de Lorraine au Val-de-Loire. Les maisons circulaires de type britannique sont maintenant bien attestées sur la zone atlantique à partir du Bronze moyen. Les nombreuses fermes dispersées caractérisent le mode d’occupation de l’espace ; l’habitat groupé tend à occuper certains points névralgiques du territoire pour orienter, contrôler les échanges, mais le stade le plus complexe du village ne semble pas régulièrement atteint. L’apparition des hameaux marque, principalement au Bronze final, une croissance démographique au sein de territoires définis. La structuration collective de l’espace habité reste donc modeste, sauf dans les villages palafittiques avec des difficultés potentielles de sécurité (circulation, incendie) et de ravitaillement d’une population nombreuse et concentrée. Les habitats de hauteur mériteraient plus de fouilles extensives afin de préciser le rôle de ces places qui apparaissent centrales dans l’organisation des territoires. Corent constitue à ce jour un rare exemple d’habitat concentré identifié par de nouvelles fouilles sur un site de hauteur. Les témoins d’une société hiérarchisée à l’âge du Bronze sont nombreux en particulier dans le domaine funéraire ou dans la production métallique ; cette organisation reste peu perceptible au travers de l’habitat où elle ne s’observe que par quelques bâtiments et habitats « privilégiés ».