Le SEQ (Système d’Evaluation de la Qualité) a été introduit en France par la loi sur l’eau de 1992 afin de remédier aux carences règlementaires et scientifiques dans le domaine de la gestion de l’eau. Cette qualité, pour être opératoire, doit être quantifiée par des indicateurs. Or, pour les plans d’eau, et principalement les étangs puisque ce sont ceux qui sont les plus méconnus du fait de leur triptyque petite taille/connexion au cours d’eau/création humaine, les indicateurs physico-chimiques sont très peu nombreux et partiellement inadaptés aux objets étudiés. Mais les indicateurs doivent aussi quantifier les dimensions spatiales et sociales des plans d’eau puisque les gestionnaires français et européens tentent de mettre en place une GIRE (Gestion Intégrée de la Ressource en Eau). À partir du concept du territoire limnique (Bartout & Touchart, 2017), cet article propose d’explorer la question de l’indicateur spatial stagnustre en France métropolitaine. Pour ce faire, les indicateurs de densité d’étangs et de stagnucité ont été envisagés de façon systémique permettant de générer l’indicateur d’empreinte stagnustre, construit sur le modèle intellectuel de l’empreinte écologique, à l’instar de l’empreinte limnique (Bartout & Touchart, 2018). L’étude de l’empreinte stagnustre en France montre une hétérogénéité du fait étang qui fluctue selon le territoire envisagé (France, Union Européenne, Europe géographique), les techniques utilisées, mais également selon la temporalité historique. Ces résultats mettent surtout en lumière des éléments objectifs sur l’importance de gérer les étangs autrement qu’à l’échelle du limnosystème ou de la « masse d’eau » dans certains territoires limniques, mais également contrecarrent des discours subjectifs qui foisonnent en 2020 et dont les médias nationaux et régionaux se font régulièrement les échos en prenant partie pour ou contre les étangs.