En France, comme dans la plupart des autres pays de l’OCDE, on observe une croissance importante de l’une des composantes des emplois non qualifiés : les emplois liés au nettoyage (environ deux millions de personnes ou 8 % de la main-d’œuvre salariée). Cette contribution a pour objet les conditions de travail de ces salariés. À partir de l’exploitation de l’enquête Conditions de travail-risques psychosociaux, 2016, nous montrons d’abord que ces métiers cumulent de nombreuses caractéristiques défavorables (rémunérations basses, conditions de travail pénibles, reconnaissance sociale limitée et perspectives de mobilité faibles). Nous faisons ensuite apparaître qu’un rapport salarial plus protecteur (emploi non externalisé et emploi public) et/ou la moindre spécialisation des travailleurs sur les tâches d’entretien en les incluant dans des fonctions plus larges (de soin et d’éducation en particulier) améliorent sensiblement leur situation. Nous discutons enfin des politiques publiques susceptibles de favoriser ces modalités d’emplois et leur faisabilité, en particulier du point de vue des risques d’éviction des salariés les moins qualifiés et de leur soutenabilité économique.