À partir de l’analyse d’entretiens menés auprès de jeunes chercheurs-parents, cet article met en avant les effets différenciés de la vie familiale sur la manière dont les individus voient et font leur travail. Il étudie le rapport au travail des chercheurs comme le produit de la rencontre entre une configuration familiale (ressources matérielles à disposition en vue de l’organisation quotidienne, attentes envers la vie familiale, la trajectoire familiale) et une configuration professionnelle (ressources matérielles et symboliques conférées par le milieu professionnel, trajectoires professionnelles observées par les individus, regard sur le métier et ses chances d’y faire carrière). En soulignant le phénomène d’interférence travail/famille, l’article invite à articuler l’analyse des interdépendances objectives entre ces deux milieux de vie à l’analyse de leurs interstructurations subjectives.