La plupart des articles de recherche en sciences expérimentales présentent un format standardisé, dit « IMRAD » (Introduction, méthodes, résultats et discussion). Chacune de ces parties remplit une fonction spécifique (présenter le cadre de la recherche, décrire les méthodes, rapporter les observations, et les discuter) qui est marquée par une variation de certains phénomènes linguistiques. Notre recherche a pour objectif d'étudier le fonctionnement des chaînes de référence (l'ensemble des expressions linguistiques qui renvoient à la même entité extralinguistique) dans un corpus d'articles IMRAD écrits en français (5 textes, 32 539 mots). Notre analyse fait ressortir l'hétérogénéité des chaînes, tant par le type de leur référent que par la répartition de leurs occurrences dans le texte. Nous montrons que des chaînes de différents types de référents (notamment l'auteur de l'article, les référents abstraits et les groupes d'individus) n'ont pas les mêmes propriétés et ne peuvent pas être décrites de la même façon. De même, nous distinguons différents types de chaînes en fonction de caractéristiques telles que leur saillance, leur étendue dans le texte, la distance entre leurs éléments, etc. Cette double typologie des chaînes de référence nous permet à la fois de modéliser le comportement des principaux types de chaînes mais aussi de proposer une analyse fine de la progression textuelle dans les articles de format IMRAD, et d'expliquer comment certains référents sont présents tout au long du texte, alors que d'autres n'apparaissent que dans certaines sections.