Les Indiens d’Antananarivo, capitale de Madagascar, forment un groupe minoritaire, hétérogène, très visible et identifié en ville et n’ayant pourtant jamais fait l’objet d’une étude en géographie sociale et culturelle. Ces personnes, descendantes d’un mouvement migratoire développé dans un contexte colonial indianocéanique, sont pleinement insérées dans l’espace urbain où elles contribuent aux dynamiques urbaines et développent des pratiques et des représentations similaires à la population malgache aisée. Cependant, précisément en raison de leur position sociale favorisée, les Indiens aisés se distinguent par des pratiques mobilitaires contraintes par des raisons de sécurité et expriment un fort sentiment de vulnérabilité spatiale. Leur place en ville est sans cesse renégociée en fonction des contextes politiques et économiques. En dépit d’un déni de citadinité qui leur est opposé par la société locale, leur contribution par diverses expressions à la vie citadine est attestée. Finalement, les Indiens d’Antananarivo recherchent un droit à l’indifférence et à être des citadins comme les autres.