L’arène foncière du centre-ouest ivoirien est un théâtre âprement disputé par les principales populations sédentaires de la localité. Pour en connaître les déterminants, l’étude s’est focalisée sur la discrimination foncière de minorités sédentaires dans la sous-préfecture de Sinfra avec pour objectif de connaître les facteurs explicatifs de la stigmatisation et du rejet foncier des couches sociales minoritaires. Un échantillon de soixante-huit personnes a donc été interrogé sur une base non probabiliste, précisément l’échantillon par choix raisonné et par choix accidentel. Les résultats révèlent qu’une double série de facteurs sont à l’origine de cette discrimination foncière : facteurs endogènes (sentiment d’envahissement foncier des autochtones, réaction sociale des autochtones face aux méthodes de corruption foncière des allogènes) et exogènes aux acteurs ruraux (pesanteurs culturelles, effets de l’urbanisation et du lotissement des terres cultivables). Ces résultats, tout en validant les travaux qui décrivent les populations minoritaires comme victimes de stigmatisation et de clichés stéréotypés, suggèrent l’intégration des allogènes dans les Comités Villageois de Gestion Foncière Rurale, la réduction des expropriations foncières d’allogènes, la restitution des terres réquisitionnées pendant les violences postélectorales de 2010 et la formalisation du processus d’acquisition des terres rurales à Sinfra.