2013
DOI: 10.1051/nss/2013095
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Les experts scientifiques français dans le Millenium Ecosystem Assessment (2001–2005) : les raisons de leur absence

Abstract: Résumé -Entre 2001 et 2005, quelque 1 360 experts mobilisés dans le Millennium EcosystemAssessment (MA) ont fourni, à partir d'une évaluation scientifique, un rapport destiné aux décideurs politiques. Depuis la parution du MA en 2005, une notion très peu utilisée comme celle de service écosystémique (SE) est ainsi passée, en l'espace de quelques années, d'une position de confinement dans des milieux scientifiques restreints (biologie et écologie de la conservation), à une position centrale dans les analyses et… Show more

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“…C'est aussi une thématique qui revient régulièrement questionner la légitimité des évaluations globales environnementales (Biermann, 2001). 22 Mais très peu dans l'espace français, comme le montre l'article de M. Hrabanski (2013). nationaux, organisations internationales et réseaux transnationaux, étroitement articulés dans des dynamiques complexes et mouvantes.…”
Section: Resultsunclassified
“…C'est aussi une thématique qui revient régulièrement questionner la légitimité des évaluations globales environnementales (Biermann, 2001). 22 Mais très peu dans l'espace français, comme le montre l'article de M. Hrabanski (2013). nationaux, organisations internationales et réseaux transnationaux, étroitement articulés dans des dynamiques complexes et mouvantes.…”
Section: Resultsunclassified
“…This objective was linked to the observation that French research was underrepresented in international organisations and in the major exercises of collective expertise that were ongoing at that time. Indeed, French researchers had not involved themselves in the Millennium Ecosystem Assessment between 2001 and 2005 (Hrabanski, 2013), and several among them, who took part in the preparatory meetings at the IAASTD, realised that their force of proposition was weak in relation to the quantitative modelling approaches of which they were so critical. Agrimonde henceforth became a project for an alternative and collectively structured vision of food security.…”
Section: Creating a Dynamic For The Internationalisation Of French Exmentioning
confidence: 99%
“…»� L'Institut français de la biodiversité évoque, dans son travail de prospective de juillet 2008, l'agenda de recherche qui spécifie, cette fois de manière plus prononcée, l'intérêt d'une recherche sur les services écosystémiques� Mais la notion de service écosystémique reste encore confinée dans les milieux très spécialisés de la biodiversité avec, de plus, des réticences notables de la part d'une partie de ces spécialistes à son égard� En effet, pour de nombreux chercheurs, la notion de service écosystémique est surtout un message destiné à des non-scientifiques et dénote d'une volonté de simplifier la complexité de la biodiversité qui ne peut être réduite à une liste de services� Selon eux, les bases écologiques de la notion de service écosystémique ne paraissent pas claires. Enfin, avant les années 2005-2008, les ministères français en charge de la recherche et de l'environnement ne semblent pas témoigner d'un fort intérêt pour les problématiques du changement global et de leurs conséquences sur les écosystèmes : ils soutiendront peu l'exercice du MEA (Hrabanski, 2013)� L'intérêt de la communauté scientifique française pour cette notion apparaît au moment même où la notion de service écosystémique devient de plus en plus associée à l'idée de rémunération pour services rendus (initiative TEEB), soulevant des réticences sur les liens croissant entre la notion et la intRoduction multiplication des initiatives valorisant des instruments de marchés 4 ou des logiques de financiarisation de la nature. De même, en cette fin de décennie 2000, la thématique des paiements pour services environnementaux ou écosystémiques (PSE), qui était jusqu'alors plus ou moins confinée au domaine de la foresterie dans les pays à forte biodiversité, apparaît dans les discours post-MEA et donne lieu à des expérimentations dans un nombre croissant de pays.…”
Section: Roldan Muradianunclassified
“…Les experts scientifiques rassemblés au sein du MEA ont joué un rôle central dans la production d'un référentiel international en matière de politiques publiques grâce à l'émergence politique des services écosystémiques� Ces derniers sont alors devenus un outil essentiel pour appréhender la biodiversité et, en se diffusant dans d'autres régimes environnementaux, ils ont pour ambition de repenser les questions climatiques, la sécurité alimentaire, la gestion de l'eau, etc� La notion est toutefois apparue tardivement en France et on peut rapprocher ceci de l'implication quasi anecdotique dans le MEA des chercheurs français, quel que soit leur statut (chercheur, maître de conférences, professeur) ou leur discipline (écologie, biologie, économie, etc�)� Sur les 1 360 experts du MEA, seuls dix-neuf auteurs sont français et, parmi eux, cinq ont eu un rôle véritablement actif (coresponsables d'un chapitre, coauteurs, relecteurs) dans l'exercice� Cette sous-représentation des scientifiques français interroge car ces derniers étaient très impliqués dans des exercices antérieurs d'évaluation de la biodiversité comme le Global Biodiversity Assessment (1993)(1994)(1995) par exemple� Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce désintérêt des experts français et des ministères pour le MEA et la notion de service écosystémique (Hrabanski, 2013)� D'une part, les politiques menées par le ministère de l'Éducation nationale, de la recherche et de la technologie et par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'environnement, entre le Global Biodiversity Assessment (1993)(1994)(1995) et le MEA (2001MEA ( -2005, ont freiné l'investissement des experts scientifiques français dans le milieu de l'expertise internationale de la biodiversité� Les soutiens de la France à l'International Geosphere Biosphere Program, très sensibles aux alternances politiques, ainsi que le désintérêt pour les recherches sur les facteurs humains du changement climatique révèlent une politique scientifique peu favorable au développement d'une écologie des écosystèmes� Le ministère de l'Environnement de l'époque n'a pas montré beaucoup plus d'intérêt à l'égard du MEA� Les ministères de tutelle ne sont pas ou peu intervenus pour soutenir les recherches sur le changement climatique (Dahan-Damedico et Guillemot, 2006) et ses conséquences sur les écosystèmes, contrairement à ce qui s'est produit dans d'autres pays comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni� On peut d'autre part expliquer cette très faible présence des scientifiques français par l'existence de dissonances entre la culture scientifique des experts scientifiques français et les objectifs de la notion de service écosystémique, et plus largement du MEA, qui visaient davantage à influencer les décideurs qu'à produire des résultats scientifiques. Ce sont ainsi des clivages structurels entre le monde de la recherche et le monde politique qui ont contribué à éloigner les experts français du MEA et de la Convention sur la diversité biologique.…”
Section: Des Scientifiques Français Peu Mobilisés Autour De La Notion De Service éCosystémiqueunclassified