Par le biais d’une série de propositions modestes, cet article cherche à aller au-delà de deux courants historiographiques liés à l’étude de la communauté politique québécoise qui occultent la place des Premières Nations au sein du récit historique national. L’auteur suggère des analyses du « fait indien » qui feraient mieux dialoguer les historiographies plus ou moins étanches portant sur le Québec, d’une part, et sur sa population autochtone, de l’autre. En insistant sur des problèmes méthodologiques, souvent émergeant directement des projets politiques contemporains, ainsi que sur différentes manières possibles de dépasser ces derniers, l’objectif de ce texte est d’encourager un renouveau de la recherche en histoire autochtone au Québec (recherche qui est, par ailleurs, déjà en cours), non pas pour assimiler cette dernière au récit historique national, mais pour assurer que ces deux historiographies distinctes mais liées interagissent et s’inspirent mutuellement.