Depuis 2017, en France, nous assistons à une prolifération d'articles portant sur la sylvothérapie ou shinrin yoku. En effet, tous les grands médias de la presse ont traité du phénomène social (Huffington Post, Les Échos, CNews, etc.), mais aussi de la mode (Marie-Claire, Vogue, Grazia, etc.), et de la santé (Santé magazine, Psychologies). On remarquera aussi le nombre important d'ouvrages, essentiellement de praticiens professionnels, mais aussi de chercheurs japonais, présentant au grand public le fonctionnement et les apports en terme de santé. Enfin, des offres de loisirs actifs et de tourisme sur cette thématique sont proposées. Les acteurs institutionnels (Conseil Départemental, Office du Tourisme, etc.) 1 surfent sur la tendance en valorisant ces offres, en identifiant des sites propices à la pratique, et en organisant des itinéraires pérennes. Ce fait social révèle donc une préoccupation contemporaine qui n'est pas sans nous rappeler la pratique des ramasseurs/cueilleurs des bois. En effet, celle-ci peut se définir, « en partant du terrain, par un état d'esprit particulier, une manière de concevoir l'espace environnant comme un fonds commun de richesses dans lequel on peut puiser selon ses besoins » (Mechin, 1989, p. 169). L'activité étudiée se déroule dans un espace forestier montagnard et nécessite un déplacement afin d'atteindre l'objet espéré de la quête, qu'il soit matériel et/ou symbolique (Guyon, 2004). Ici, comme pour les autres itinérances sylvestres, au-delà de la matérialité potentielle (les champignons), se joue toute une série de rapports de l'individu à l'espace (parcours, haut-lieu, repère, coin, divagation, lecture de l'environnement), au temps (lenteur), au corps (mobilisation corporelle, soin, sens), aux modalités de déplacement, aux éléments naturels et enfin aux imaginaires (philosophie holistique, conscience).Les itinérances sylvestres montagnardes : des égarements pour parfaire son co...