Le financement des régimes publics de retraite est au coeur des préoccupations reliées au vieillissement démographique. Confrontés à cette problématique, plusieurs pays ont d’ailleurs relevé l’âge ouvrant droit à une pleine rente de retraite. Toutefois, on note un report relativement important de l’âge effectif de la retraite au Canada depuis le milieu des années 1990, sans modifications importantes apportées au système public de retraite. Cette tendance aura comme effet, entre autres, de pallier une épargne-retraite insuffisante chez plusieurs travailleurs ; problématique qu’avait déjà soulevée Jacques Henripin. Cette étude présente d’abord certaines tendances qui pourraient faire en sorte que ce report se poursuive chez les cohortes du baby-boom. La deuxième partie montre qu’une projection de la durée de vie en emploi à 50 ans, avec l’hypothèse de taux de retraite volontaire constants à leur niveau observé en 2011, conduit à une augmentation plus rapide de la durée anticipée de vie en emploi à 50 ans que celle prévue pour l’espérance de vie au même âge. L’effet de la retraite involontaire pourrait toutefois nuancer cette tendance, surtout chez les femmes. La discussion soulève, dans un tel contexte, certains enjeux importants reliés à la nécessité ou non de relever l’âge ouvrant droit à une pleine rente de retraite, qui est fixé à 65 depuis la fin des années 1960.